PROFIL - ANOUILH (JEAN) : LA SAUVAGE
EAN13
9782218731150
ISBN
978-2-218-73115-0
Éditeur
Hatier
Date de publication
Collection
Profil (238)
Nombre de pages
125
Dimensions
18 x 11 cm
Poids
114 g
Langue
français
Code dewey
842.912
Fiches UNIMARC
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Profil - Anouilh (Jean) : La Sauvage

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PREMIÈRE PARTIE?>Résumé et repères pour la lecture?>La Sauvage est composée de trois actes, mais ne comporte pas d'indications de scènes. On peut malgré tout dégager des mouvements, suggérés par le déroulement de l'action.?>ACTE I?>LA ADIDASCALIE INITIALE (page 11)?>RÉSUMÉL'acte I se déroule entièrement dans « une salle de café de ville d'eaux ». La longue didascalie initiale brosse le « décor médiocre et prétentieux » dans lequel évoluent les personnages, membres de l'orchestre du café.REPÈRES POUR LA LECTURELe décor, reflet des personnagesL'acte I, acte d'exposition (→ PROBLÉMATIQUE 3, p. 37), présente aux spectateurs le milieu dans lequel évolue Thérèse. La longue didascalie initiale plante le décor de cette « salle de café », et contient des indications sur les membres de l'orchestre. D'emblée, on sent que les décors et les accessoires ne sont pas anodins (→ PROBLÉMATIQUE 4, p. 42), car Anouilh n'hésite pas à mettre en place un dispositif scénographique : le système de glaces qui « multiplie l'orchestre et donne la profondeur du café», présenté dans cette première didascalie. Ce système accentue le côté illusoire du décor: dans un café, lieu de passage, d'ivresse et de commerce, le petit orchestre est démultiplié par son reflet jusqu'à paraître plus important qu'il n'est. Ce système met ainsi d'emblée en évidence l'aspect vaniteux des lieux et des personnages.Au cours de l'acte, Thérèse et Florent se distingueront dans ce « décor médiocre et prétentieux». Thérèse a une noblesse qui tranche avec la médiocrité des lieux. Le personnage de Florent, absent des didascalies et d'une bonne partie de l'acte I (même présent, il n'intervient pas), prend une dimension particulière: il est clairementindiqué qu'il ne fait pas partie de ce décor, dont les significations, par conséquent, ne portent pas sur lui.PREMIER MOUVEMENT (pages 12 à 25 )1RÉSUMÉJeannette et Thérèse, toutes deux membres de l'orchestre, entament une conversation. Le fiancé de Thérèse, Florent, est en retard. Jeannette s'inquiète, craignant que son amie ne laisse passer une aubaine: épouser un riche. Jeannette ne voit dans les hommes qu'une occasion de sortir de sa condition misérable. Mais Thérèse aime trop Florent pour avoir de telles pensées, et explique qu'il est simplement allé chercher son impresario, Hartman.Le père de Thérèse, M. Tarde, directeur de l'orchestre, prépare le finale. Gosta, le pianiste, amant de la mère de Thérèse, Mme Tarde, a juste le temps d'offrir à Thérèse un cadeau pour son vingtième anniversaire avant de se mettre en place. Thérèse avoue à Jeannette qu'elle éprouve de la pitié pour Gosta, amoureux d'elle. C'est M. Tarde qui est chargé d'annoncer au pianiste les fiançailles de Thérèse avec Florent. Thérèse, connaissant la maladresse de son père, préfère sortir pendant que ce dernier met Gosta au courant.M. Tarde redoute les réactions de Gosta, d'un tempérament violent, et très attaché à Thérèse. Une scène pénible est à prévoir. De fait, dès qu'il aborde la question de « la petite », le ton et les gestes de Gosta deviennent très vifs. Il se montre insultant, accusant les parents de vendre leur fille. Seule l'intervention de Thérèse, rappelée par Jeannette affolée, parvient à le calmer. Elle affirme qu'elle aime Florent et veut l'épouser. Lorsque Gosta s'étonne de ne pas avoir été dans la confidence, Thérèse ne peut dissimuler sa gêne.REPÈRES POUR LA LECTUREThérèse, un personnage pur?Le premier dialogue de l'acte a pour fonction de faire ressortir, par contraste avec le discours de Jeannette, l'esprit totalement désintéressé de Thérèse. Alors que la première affirme que « le tout est d'arriver jusqu'à monsieur le maire », Thérèse voue à Florent un amour pur: « Je suis déjà si heureuse, que si on n'arrivait pas jusque-là... » (p. 12). Cette scène fournit ainsi déjà un aperçu des problèmes qui surviendront, et la réaction de Gosta souligne, parmi les écueils qui guettent le couple de Florent et Thérèse, les plus dangereux: le rapport à l'argent, le poids du passé et des origines.M. Tarde, un être immoral?Lorsque Gosta s'emporte contre M. Tarde, c'est au nom de la pureté de Thérèse (→ PROBLÉMATIQUE 12, p. 90): « C'est une gosse! » Il accuse M. et Mme Tarde d'essayer « de la vendre à quelqu'un », de lui faire miroiter « un argent dont elle n'a même pas envie, parce qu'elle vaut mieux que vous... ». Thérèse représentait peut-être pour lui la dignité dans le monde médiocre des Tarde. Il traite ainsi M. Tarde de « fripouille » et de « vieille loque », menace de l'« écraser par terre comme un ver », et l'accuse: « Tu dois toucher quelque chose, toi, là-dessus, hein? » (p. 23). Les accusations de Gosta font d'emblée douter de la moralité de M. Tarde.DEUXIÈME MOUVEMENT (pages 25à 27)2?>RÉSUMÉM. Lebonze, le patron du café, intervient brusquement pour rappeler les membres de l'orchestre à leur travail. Pendant que la petite troupe exécute la « Marche de Tannhäuser », une scène de ménage s'engage entre M. et Mme Tarde. M. Tarde se met mécaniquement à sourire dès que Florent entre.REPÈRES POUR LA LECTUREUn registre comique: la farceLa prise de bec entre M. Tarde, son épouse et Gosta donne à la pièce des allures de farce. Ce genre populaire, qui apparut en France à la fin du Moyen Âge, repose presque toujours sur une tromperie (comme dans La Farce de Maître Pathelin, par exemple). Il y a généralement un trompeur, un trompé, et des personnages secondaires à l'intrigue qui profitent de la situation (un moine paillard, un valet voleur...).Les Tarde, couple bancal, sont ainsi dans une situation très stéréotypée. Le mari est ridicule, et déchu de toute autorité morale: à la question « Qui est le maître ici? », sa femme répond « Je ne sais pas » (p. 17). M. Tarde est de plus ouvertement trompé: « Voilà treize ans que je ferme les yeux sur sa liaison avec toi » (p. 18). La dispute entre mari, femme et amant utilise également certains des procédés comiques de la farce: l'injure (« lâche! », « cocu, vieux cocu »), et le comique de geste (M. Tarde « se redresse », « soupire», « va résolument à Gosta », « devient grave»...).Pour autant, les personnages ne relèvent pas entièrement de la farce. C'est notamment le cas pour Gosta : sa réaction montre bien que les rapports amoureux créent des situations réellement douloureuses. Anouilh, jouant sur le mélange des genres, exploite un registre comique, mais la pièce n'est pas pour autant une comédie.TROISIÈME MOUVEMENT (pages 28 à 39)3?>RÉSUMÉFlorent, le fiancé de Thérèse, et Hartman, son ami et impresario, s'installent dans la salle tandis que l'orchestre joue. Hartman a tout de suite une impression négative: les parents de Thérèse sont laids, Thérèse joue mal. Florent parvient à convaincre Hartman des qualités de Thérèse, mais ce dernier tient des propos ambigus surl'avenir du couple. Lorsque le morceau s'achève, Thérèse rejoint Florent qui la présente à Hartman. Thérèse paraît plus troublée que surprise par les doutes d'Hartman.REPÈRES POUR LA LECTUREHartman, le messager du malheurL'arrivée de Florent et d'Hartman est un élément capital dans cet acte d'exposition: le « vieux mentor » (p. 29) de Florent va mettre en évidence deux problèmes pour le couple. Le premier est d'ordre social. Hartman reste pantois devant les Tarde(il trouve M. Tarde « inouï »), et semble sentir d'emblée la catastrophe lorsqu'il dit à Florent : « Vous êtes sûr que ce n'est pas une bêtise? » Il perçoit déjà que la condition sociale de Thérèse sera un obstacle au bonheur du couple (→ PROBLÉMATIQUE 8, p. 72): « Mais, si vous l'épousez, elle va se laisser nourrir et habiller tout de même? » (p. 33).La dimension tragique de la pièceLe deuxième problème est d'ordre intérieur. Il repose sur une fondamentale différence de tempérament, qui sera une des raisons de l'échec du couple, et tient pour une part à la différence sociale. Hartman affirme que Florent possède une « sorte de vice », ou plutôt plusieurs vices: « la clarté, l'intelligence, la facilité, la chance aussi... » (p. 32). En fait, Florent est talentueux, riche et tout lui réussit. À l'inverse, Thérèse, « pauvre comme un petit rat » (p. 33) selon les mots de Florent, est, du fait de ses conditions de vie...
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