Il n'y a qu'un amour
EAN13
9782246633693
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Il n'y a qu'un amour

Grasset

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Trois femmes superbes et capricieuses face à un écrivain célèbre. Trois
destins dont il reste une correspondance totalement inédite, ici dévoilée, qui
court sur un demi-siècle, un paquet de lettres et de notes où elles ont jeté
en vrac leurs espoirs et leurs promesses, leurs mensonges et leurs attraits.
L'homme, c'est Emile Herzog, plus connu sous le nom d'André Maurois
(1885-1967), qui fut une gloire en France et à l'étranger, et dont on découvre
sous l'habit d'académicien le visage caché du séducteur, de l'amant qui
souffre, qui fait souffrir, qui s'enflamme, et puise non sans perversité la
matière de ses livres dans cette acrobatie amoureuse. Et les femmes ? Les
voici : C'est à Genève, en 1909, que l'héritier d'une usine de textiles, élevé
avec rigueur, rencontre Janine de Szymkiewicz, tout son contraire. Elle a 17
ans, c'est la fille aux cheveux blonds d'un comte polonais mort de phtisie, et
d'une mère bohème et volage, catholique et coûteuse. Il faut beaucoup de
patience à Emile, bourgeois et juif laïc, pour convaincre les deux familles de
consentir au mariage. Ce visage d'ange, ce corps qui réclame les soins et les
fourrures les plus chères, cette épouse slave, il l'aimera follement. La
preuve ? Ces lettres tendres, mutines, protectrices. Il les envoie de partout,
des usines d'Elbeuf à la ligne de front de la première guerre, parmi les
blessés, lui dissimulant une boucherie qu'elle peine à imaginer, et brimant
gentiment ses demandes d'argent, de fleurs, de chapeaux. « Quand serai-je sage
? » dit-elle, dansant à Deauville, et peut-être davantage, dans les bras de
dandys américains. Ils auront trois enfants, dont deux garçons qui ne sont
peut-être pas de lui... Neurasthénique, elle meurt à l'âge de 31 ans, des
suites d'un avortement. Emile est devenu André Maurois après avoir publié Les
Silences du colonel Bramble. Inconsolable ? Pour combien de temps ? Paris,
1924. Issue d'un milieu proustien, petite-fille de la muse d'Anatole France et
fille du dramaturge Gaston de Caillavet, snob et anorexique, brune élancée,
Simone de Caillavet sera « l'infirmière du coeur » d'André Maurois. C'est
bientôt un couple à la mode, de toutes les fêtes. Elle est la dactylographe
dans l'ombre, la confidente, la conseillère, parfois la victime. Ses liens
avec l'Académie faciliteront l'élection de l'ambitieux Maurois en 1936, grâce
à l'appui d'un certain Maréchal Pétain ! Ce que les gaullistes n'oublieront
pas. Simone écrit beaucoup, lettres et poèmes. Elle se sait moins aimée,
adulée, que ne le fut Janine. Jusqu'à leur exil aux Etats-Unis, pendant qu'en
France on craint pour la survie de la famille Maurois, elle ne cesse de se
battre contre les « sirènes ». Lima, 1947. C'est à « la voix même de l'Amour
», au corps sensuel et troublant d'une admiratrice, qu'André Maurois va
s'abandonner, s'affichant avec elle lors d'une tournée de conférences en
Amérique du Sud. 20 jours et 54 lettres : cela suffit à l'entêtante présence
de Maria de Las Dolorès Garcia, la péruvienne, pour captiver un homme
qu'affole sa beauté, et qu'il chante dans des lettres et poèmes presque naïfs.
Simone veille, souffre, et dompte ce Don Juanisme. Elle retournera cet
embrasement final à son profit - alors qu'André Maurois en fera encore un
autre livre. Maurois a-t-il été fidèle à une seule femme ? Ou à une image
idéale ? N'y aurait-il qu'un seul amour ?
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