Napoléon et les cultes, Les religions en Europe à l'aube du XIXe siècle (1800-1815)
EAN13
9782213656892
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
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Napoléon et les cultes

Les religions en Europe à l'aube du XIXe siècle (1800-1815)

Fayard

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En signant en 1801 un concordat avec le pape, Napoléon Bonaparte met fin à dix
années de crise consécutive à la Révolution française. Mais il ne rétablit pas
l'Eglise catholique dans le statut qui était le sien en France en 1789. Les
maîtres mots de la reconstruction concordataire sont en effet liberté
religieuse et égalité des cultes. Pourtant le chef de l'Etat entretient avec
la religion un rapport ambigu : fort détaché des pratiques, ce disciple de
Rousseau croit néanmoins en son utilité pour assurer la paix civile (c'est
pour cela qu'il encadre tout aussi étroitement le protestantisme et le
judaïsme). D'un côté il craint de voir renaître un Etat dans l'Etat et
surveille attentivement le développement de l'Eglise ; de l'autre, il en a
besoin pour asseoir son régime, comme le montre bien l'exemple du sacre en
1804 qui conduit à la mise en place d'une véritable monarchie chrétienne. Le
régime se montre favorable aux Eglises qui connaissent, au moins dans les
premières années, un renouveau indéniable. Mais la seconde partie du règne,
après 1808, est marquée par un grave conflit entre le Sacerdoce et l'Empire,
qui conduit à l'enlèvement et à la captivité de Pie VII. Cette crise provoque
un ébranlement profond dans certaines régions catholiques, notamment dans les
départements réunis (Belgique) mais aussi en Italie, où l'hostilité à Napoléon
naît en partie de cette crise, sans parler de l'Espagne où la résistance
catholique est une des clefs de l'échec des Français.
L'intérêt d'étudier la politique religieuse de Napoléon tient aussi à ce
qu'elle a servi de modèle à une grande partie des Etats passés sous la
domination française entre 1800 et 1815. Au-delà de la France, c'est donc à un
tableau de l'ensemble de l'Europe religieuse qu'invite cette synthèse. Sans
négliger les questions classiques concernant les relations entre Eglise et
Etat, ici revues à nouveaux frais, elle fait la synthèse des travaux les plus
récents sur les pratiques et le renouveau de la vie religieuse, sur l'attitude
des clergés ou la vie des ordres religieux, sur le rôle des associations
secrètes dans la résistance à Napoléon, sur la place des Eglises dans le débat
intellectuel et l'éducation. Les traces de la politique impériale en ce
domaine sont nombreuses dans l'Europe du XIXe siècle, en particulier en
France. La plus durable est sans doute l'idée de construire un Etat sur le
pluralisme religieux. En cela Napoléon est l'un des précurseurs de l'idée
laïque.

Jacques-Olivier Boudon, agrégé d'histoire, est professeur d'histoire
contemporaine à l'université de Rouen et président de l'Institut Napoléon. Il
a notamment publié L'Episcopat français à l'époque concordataire 1802-1905 (Le
Cerf, 1996), Histoire du Consulat et de l'Empire (Perrin, 2000), Paris,
capitale religieuse sous le Second Empire (Le Cerf, 2001), et Les Elites
religieuses à l'époque napoléonienne. Dictionnaire des évêques et vicaires
généraux sous le Premier Empire (Nouveau Monde Editions/Fondation Napoléon,
2002).
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