Nuits tranquilles à Belém

Quand le narrateur, Gilles Lapouge, arrive à Belém do Pará, il est loin d'imaginer qu'un étrange voyage l'attend devant la porte d'ascenseur de son hôtel. Un enfant lui saute dans les bras, salue son retour et l'appelle ''papa''. Et soudain il oublie qu'il est à Belém pour se renseigner sur Blaise de Pagan, le géographe de Louis XIV. Il oublie son rendez-vous avec Olacyr de Freitas qui dit détenir des documents inédits sur l'homme en question. Il s'oublie lui-même pour devenir Luis Carlos, père souvent absent du petit Ricardo, et mari très infidèle de la belle Maria de Lurdes. Il oublie ses recherches et s'installe dans une favela de la ville, se fond dans sa nouvelle vie et tente de reconquérir sa femme...

Quand un auteur laisse son imagination vagabonder sans la réfréner, cela peut faire des merveilles ou un flop...Gilles LAPOUGE s'est vraisemblablement fait plaisir à raconter son voyage à Belém dans la peau d'un autre, un coureur de jupons qui revient, repentant auprès de sa femme et cherche à retrouver les souvenirs d'un passé qui n'est pas le sien. Mais ses pensées sont très difficiles à suivre pour un lecteur plus terre à terre. Entre répétitions, circonvolutions et égarements, on a du mal à suivre le cheminement de ce ''voyageur en lui-même''. Si l'on ne se laisse pas d'emblée entraîner dans le délire de l'auteur, on reste sur le bord du fleuve Amazone, on s'enlise dans la touffeur brésilienne et on finit par s'ennuyer.
Une idée de départ originale, mais un texte trop bavard et décousu pour vraiment accrocher le lecteur. Décevant.