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Conseillé par o n l a l u29 septembre 2019
Une femme vraiment libre
Le Corbusier est déjà connu, même s’il n’est pas encore reconnu, lorsqu’en
octobre 1927 Charlotte Perriand, pétrie de trac, pousse la porte du 35, rue de
Sèvres, l’atelier que l’architecte partage avec son cousin Pierre Jeanneret.
L’accueil n’est pas des plus chaleureux mais cette rencontre annonce le début
d’une longue collaboration entre ces trois tempéraments.Durant les premières années, la jeune Charlotte accepte de rester dans
l’ombre, parce que cette association la stimule et lui offre la possibilité
d’exprimer son talent. Peut-être aussi parce qu’elle est tombée amoureuse du
doux et tendre Pierre Jeanneret.Pierre et Charlotte ne sont pas très bien traités par le maître et une fois la
fascination envolée (même si elle n’a jamais renié l’admiration qu’elle
portait au travail du Corbusier), elle va peu à peu prendre ses distances pour
proclamer « Et devant moi la liberté ». La liberté commence par le voyage :
Japon, Indochine. Mais c’est la guerre et il lui est impossible de rentrer en
France. Heureusement, elle a rencontré Jacques Martin, à Hanoï, alors qu’il
est directeur des affaires économiques du pays.