Il est des livres qui nous trottent dans la tête et nous laissent le sourire aux lèvres longtemps après qu’on les ait refermés. Ce qu’il reste d’horizon en fait partie.
Après la mort inattendue des ses parents, le narrateur hérite d’un étage entier vide, situé au sommet d’une tour, une « plateforme », héritage tout d’abord encombrant mais où il décide tout de même de s’installer. Pour surmonter ce deuil, il va remettre en question sa vie, quitte à frôler la folie. Au fait, de quelle folie parle t’on? De celle qui consiste à accepter la routine, le système, ou celle de s’en affranchir, de retrouver la fantaisie de l’enfance ?
Grave et léger en même temps, peuplé de personnages singuliers, ce roman nous ramène à l’essentiel : sans fantaisie, sans joie, la vie perd son sens
L’envol d’une cigogne comme une liberté inaccessible.
Dans cet immédiat après-guerre où les choses changent rapidement, il est un monde rural austère et figé, où les intérêts familiaux priment encore sur toute liberté individuelle : il est impensable pour une longue lignée d’hommes, qu’ils soient marqués par la religion ou dévastés par la guerre, d’envisager une autre vie que la ferme.
Gerda est une femme indépendante, solide, c’est elle qui s’occupe des morts de son village. Bien qu’elle ait décidé d’arrêter cette charge, elle accepte une fois encore d’aider ses voisins.
Depuis qu’il est revenu de la guerre, le vieux Leeb n’a de cesse de tyranniser sa famille. Malgré le suspens qui tient une bonne partie du roman, (qui est mort ?), la tragédie qui a eu lieu semblait inéluctable.
Elle est bien la conséquence de siècles d’humiliations, de sacrifices et de folle tyrannie que nous observons à travers le regard de Gerda, qui ne juge jamais ses voisins, les Leeb. Depuis des générations, tous les Leeb se prénomment Wilhelm, comme pour souligner l’obligatoire transmission et la fuite impossible, plongeant les hommes (et les femmes) dans le désespoir et une soumission mortifère. Et dans la solitude ceux qui pensent autrement.
Apre, noir, bouleversant.
La première chose que fait Leo en se levant le matin, est de consulter Wikideaths au cas où une personnalité serait morte pendant la nuit. Leo est journaliste, il est chargé de la rubrique nécrologique de son journal ; il est marié avec Emma, une chercheuse en biologie marine. Celle-ci a eu son heure de gloire à la BBC en tant que présentatrice de documentaires animaliers. Ils sont les parents attentionnés d’une petite fille, qu’ils élèvent avec amour et gaité. Cependant, ce bonheur est troublé par le cancer dont Emma se remet lentement. Par angoisse ou par dérision, à moins que ce ne soit pour tenir la mort à distance, Leo se met à griffonner la nécrologie de sa femme, et se rend compte qu’il ne sait pas grand-chose d’elle avant leur rencontre. En cherchant innocemment tout d’abord, il découvre des choses incohérentes, et se met donc à enquêter plus sérieusement, avant de se rendre à l’évidence, il ne connait pas la femme dont il partage la vie depuis 10 ans ! Emma s’enfonce dans les mensonges, les apparences le montrent, qu’a-t-elle donc de si grave à cacher ?
Subtil et addictif, ce roman qui alterne les versions de leo et d'Emma interroge sur le soupçon qui balaye tout d’une façon irrationnelle, sur les apparences trompeuses, les vérités tronquées, ce qu’on ne peut avouer qui provoque la honte, et la culpabilité.
40 ans de reportages et autant de conflits couverts d’un bout à l’autre de la planète, de Marseille à Paris, d’Alger à Beyrouth, de Jérusalem à Kigali, jusqu’à Bangkok, l’Amazonie ou le Koweït, sans oublier les rencontres mémorables, comme avec Chico Mendes ou Rachid Mimouni, les sans-abris anonymes de Paris ou les migrants de l’Aquarius,...
C'est l'histoire des 1000 vies d'un homme qui décida un jour de quitter le confortable et tout tracé métier de kinésithérapeute pour devenir journaliste, pour écrire sans relâche, explorer, recenser, pour surmonter la nuit. Pour survivre à la mort de son père, assassiné en 1962 en Algérie.
C'est une réflexion engagée sur l'état du monde, un hommage à tous ceux qui luttent.
Dans les années 30 à Hanoï, la colère gronde contre les colons français et leurs exploitations d’hévéas. Jessie l’américaine et Marcelle la parisienne se lient d’amitié dans le quartier luxueux des expatriés. D’amitié, vraiment ?
Deux femmes intrépides et ambitieuses et cependant victimes de leur caste et de leur époque, prise de conscience d'un colonialisme répressif voué à l'échec, suspens et apparences trompeuses, voici une fresque historique et romanesque sans manichéisme qui évoque un épisode de l'histoire peu connue, peu abordée, à l’origine d’une guerre très longue et très destructrice pour le Vietnam.