Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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9 avril 2024

deuil, Etats-Unis, famille

Ça démarrait mal : le premier chapitre est entièrement consacré à une course de voitures avec arnaques à la clé. Qui plus est, les modèles des voitures nous sont détaillés, ce qui a le don de m’ennuyer.

Mais dès le second chapitre, j’ai aimé suivre Beauregard, sa famille, son garage, ses ennuis d’argent.

Coup de chapeau à la mère en maison de retraite qui ne fait que se plaindre et que la directrice fait tout pour mettre à la porte.

J’ai aimé Kia, sa femme, qui connait son passé de braqueur mais accepte ses choix, même si elle n’est pas d’accord.

J’ai aimé Ronnie Session qui fait tout pour s’attirer la poisse chaque fois qu’il monte un coup.

J’ai fini par aimer ce fou du volant qui est prêt à replonger dans le banditisme pour que son garage ne coule pas et que sa famille ne tombe dans la pauvreté.

Mais j’ai également eu de la peine pour lui lorsque son fils aîné suit son chemin.

J’ai été triste pour Beauregard qui ne peut vendre la voiture de son père malgré les années passées.

Un roman sur le deuil difficile et les hommes qui doivent faire des choix, et font parfois le mauvais.

L’image que je retiendrai :

Celle des billets cachés dans des boîtes de céréales par Ronnie : une excellente idée.

Andrew Ridker

Éditions de L'Olivier

24,00
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9 avril 2024

Etats-Unis, famille

Il m’intriguait, ce couple d’adolescents dansant sur la couverture. Quelques bons avis, une recommandation de la libraire préférée, et hop.

Je me suis plongée avec délice dans la vie de la famille du Docteur Greenspan. Une vie confortable en banlieue de Boston, une fille aînée Maya qui commence son premier job, un fils Gideon qui commence ses études de médecine.

J’ai adoré la scène d’ouverture du roman : le couple reçoit des amis et Deb Greenspan propose un jeu : tirer au hasard votre prénom et votre vie. Les hôtes se retrouvent ainsi, le temps d’une soirée, faisant partie de la classe aisée, moyenne ou pauvre. Et certains ne l’apprécient pas. Et puis vient le coup de téléphone fatal qui met un arrêt brutal à la soirée.

J’ai aimé suivre chaque membre de la famille un à un, découvrir leur passé et comment ils en était arrivé à la situation initiale. Mais le roman avance dans le temps également, et j’ai aimé voir les situations évoluer.

Car le fameux coup de téléphone va faire basculer la famille de la classe aisée à une incertitude amoureuse, financière et professionnelle.

Jusqu’à Gideon qui se laissera porter vers l’extrême.

J’ai aimé ce que l’auteur décrit de son pays : l’appât du gain pour assurer à sa famille une vie plus que confortable (le père) ; la crise de la cinquantaine qui offre l’opportunité de l’homosexualité (la mère) : les beaux parleurs qui ne font rien de leur vie (la fille) ; le rejet du père qui pousse à se mettre en danger (le fils).

Dans ce jeu des 7 familles, j’ai oublié la grand-mère veuve qui se détache des contraintes financières mais tient à son confort.

J’ai aimé l’humour saupoudré ici et là : Maya travaille dans une maison d’édition qui a publié le best-seller « Enfoncez-les tous », ce qui donne lieu à de cocasses situations.

Mais j’ai été frappée de constater que la vie de bien des personnages tournaient autour de la collecte de fonds, même pour l’école publique. La vie de Deb est centré autour de cet impératif.

Une lecture qui m’a embarqué dans cette famille pas si dysfonctionnelle.

L’image que je retiendrai :

Celle de la quantité de nourritures préparée pour chaque fête juive pour les repas.

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9 avril 2024

humour, satire

On aime ou on déteste le style de Joseph INCARDONA, mais le fait est qu’il ne laisse pas indifférent.

Et moi, j’aime, j’adore même, parfois.

Je me suis plongée avec délice dans cette histoire de Sainte-prostituée qui fait des miracles en faisant l’amour ; des tueurs à gage lancés à ses trousses ; du prêtre qui veut la sauver des méchants ; du pape qui mange trop et ne fait pas assez d’exercice.

Un bémol tout de même pour l’amoureux de Santa, la diseuse de bonne aventure qui a pris Stella sous son aile : l’appeler Tarzan est un poil too much pour moi.

Je ne suis pas fan des road-movies, et encore moins en littérature, et pourtant j’ai kiffé ce roman mené tambour battant.

J’ai aimé le père Brown de son prénom James (on s’y fait, l’auteur le répète), j’ai aimé le journaliste Hondurien (vie de chien) qui cherche le Pulitzer pour faire plaisir à sa patronne.

J’ai découvert la bière Schlitz, et la paisible ville Suisse de La Chaux-de-Fonds où sont nés Louis Chevrolet, Le Corbusier et Blaise Cendrars.

J’ai appris le mot résorption (ce que pratique Stella) : la disparition, ou la suppression.

Bref, je me suis encore une fois régalée de l’humour si particulier de l’auteur.

L’image que je retiendrai :

Celle de la tenue de Stella la Sainte : un short coupé dans un jean, un tee-shirt et des claquettes.

Barbara Neely

Cambourakis

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9 avril 2024

enquête, Etats-Unis

Les éditions Cambourakis ré-édite un polar écrit par Barbara NEELY et publié en France en 1996.

Cette écrivaine afro-américaine est née à Pittsburgh en 1941. Militante afroaméricaine, elle a longtemps travaillé dans le social, enseignant en prison, et participé à différents combats : pour l’avortement, contre les violences faites aux femmes notamment. Son premier roman, Blanche se fait la malle, a reçu plusieurs prix prestigieux, dont le prix Agatha Christie. Elle est décédée le 2 mars 2020.

Parlons du roman : j’ai aimé Blanche qui se débat avec des problèmes d’argent, ses deux enfants (en fait, ceux de sa soeur), et ses patrons blancs.

Dans cet opus, elle est employée par un couple qui l’emmène à la campagne. Mais Blanche sent que quelque chose se passe. dans cette grande maison.

J’ai aimé son amitié avec le jardinier Nate, noir comme elle. Les demi-confessions de Nate sur la famille.

J’ai aimé les conversations téléphoniques de Blanche avec Miss Minnie qui sait tout sur tout le monde aux alentours.

J’ai aimé son amitié avec Ardell, qu’elle a souvent au téléphone.

J’ai aimé la curiosité de Blanche, sa façon de prendre possession des lieux et de découvrir en douceur ce qui cloche.

Et, une fois n’est pas coutume, je n’avais pas découvert le fin mot de l’histoire. Chapeau Mme NEELY.

J’espère que les éditions Cambourakis continueront de publier les enquêtes de Blanche, si perspicace.

L’image que je retiendrai :

Celle de verres d’eau sans cesse servis et bus : il fait chaud dans le Sud.

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14 mars 2024

amour, Indochine

Je reste au Vietnam pour cette lecture, ou plutôt en Indochine, pour une défaite encore, mais celle de la France.

J’ai eu de la peine pour Alexandre, le narrateur, qui revient en France et épouse Mireille mais dont le coeur est resté à Maï Lan, la fille au visage de lune.

J’ai aimé son amitié avec Alassane Diop, son camarade de régiment avec qui il partage l’amour de la poésie.

J’ai aimé les leitmotivs : René Char dont on ne se relève pas ; le pont Paul-Doumer ou Long Biên ; « L’honneur, Alexandre, l’honneur » que répète à l’envie Alassane.

J’ai aimé que les deux indépendances (celle de l’Indochine et celle du Sénégal) soient liées. Même si l’aspect Résistance et espérance du roman m’a moins parlé.

Et bien sûr, la merveilleuse langue de l’auteur qui m’a encore une fois ravie.

Si vous ne connaissez pas encore la prose du Capitaine Alexandre, je vous enjoins à découvrir ce court roman tout en poésie, car l’auteur sait répéter et placer les virgules pour donner du rythme à la phrase. Magnifique.

L’image que je retiendrai :

Celle de la fille du taxi qui aide Alexandre à retrouver Maï Lan parce que son histoire lui plait.