Or, encens et poussière

Valerio Varesi

Agullo

  • Conseillé par (Libraire)
    7 juin 2020

    Laissez vous envoûter ...

    Un carambolage gigantesque sur l’autoroute de Parme dû à un brouillard épais, un cadavre brulé découvert en contrebas près d’un campement de gens du voyage, un mort dans un car en provenance de Roumanie, et revoilà le Commissaire Soneri en action. L’homme, en proie au doute dans sa relation avec Angela sa compagne, n’est pas au mieux de sa forme. Toujours intuitif et un poil mélancolique, il semble tourner en rond, et dans sa ville et dans sa vie.
    Laissez vous embarquer et envoûter …


  • Conseillé par
    11 juin 2020

    immigration, policier

    J’ai aimé retrouver le commissaire Soneri, réfractaire aux nouvelles technologies, mis à part son smartphone qui le relie comme un fil de vie à son amante.

    J’ai aimé ce brouillard d’automne qui nimbe certaines scènes de son aura trouble.

    Dans ces pages, Soneri navigue entre camps de Roms aux abords de la ville et haute société parmesane.

    J’ai aimé le personnage du marquis désargenté Sbarazza qui mange les restes de belles femmes dans les restaurants. C’est ainsi qu’il rencontre Soneri.

    J’ai aimé en apprendre plus sur le passé douloureux de Soneri qui a perdu sa femme enceinte quelques années auparavant. Douleur ravivée car la jeune roumaine morte était enceinte de quelques mois.

    Un roman qui montre aussi qu’il faut savoir s’arrêter et profiter du moment présent.

    Quelques citations :

    Personne n’est d’un seul bloc, Esposito. On prend tellement de formes, on est comme le brouillard.

    C’est ainsi que le monde se renouvelle : à chaque instant. Ce n’est pas la constance qui nous fonde, mais l’instabilité, et tous ceux qui cherchent à être cohérents se font des illusions. Tout réside dans le fait d’accepter ce que nous sommes et de nous ouvrir à l’éventail immense de possibilité que la vie nous offre en permanence.

    La bienveillance envers notre prochain est notre seul salit, car en fin de compte, tout ce que les hommes recherchent, c’est d’être aimés. Y compris les plus abominables délinquants. Nous sommes tous des orphelins, vous ne croyez pas ?

    Nina, la seule qui ait perdu définitivement, morte dans la fleur de l’âge à cause d’un rêve de vie normale.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des objets de messe en or dans la vitrine du fabricant d’objets sacrés en or, certains volés.

    https://alexmotamots.fr/or-encens-et-poussiere-valerio-varesi/


  • Conseillé par
    9 juin 2020

    Le roman débute par la description de cette nuit incroyable. La scène est forte et l'on y est presque à sentir odeurs et gouttelettes du brouillard. Il est bien difficile d'en sortir pour les flics comme pour nous. Ensuite, Le commissaire Soneri enquête sur ce cadavre ainsi que sur la mort d'un vieil homme dans un car de tourisme en provenance de Roumanie. Il lie ces deux histoires sans que rien ni personne ne puisse permettre de le faire. Mais il fonctionne comme cela Soneri, à l'instinct, au ressenti. Il n'enquête que peu, se contente de recueillir les témoignages de témoins ou de personnes assez éloignées de l'histoire mais qui lui permettent de prendre du recul pour mieux recoller toutes les pièces plus tard. Il collecte aussi les informations plus prosaïques de ses collègues : identités des victimes, empreintes, comptes bancaires... tout ce que fait un flic pour connaître les victimes et leur entourage.

    Puis, même s'il est à fond dans cette histoire, peut-être même trop impliqué, comme à chaque fois, Soneri doit faire face à une situation personnelle peu confortable : Angela, sa compagne s'éloigne de lui et se rapproche d'un autre homme, plus jeune, plus séduisant.

    Je n'ai pas tout aimé dans ce roman que je trouve parfois répétitif et long, mais Soneri détonne dans le milieu du polar et ça c'est drôlement bien. Valerio Varesi prend son temps et outre la première scène mémorable narrée ci-dessus, il y en a pas mal d'autres qui marquent. Ses personnages sont denses, même les seconds rôles qui jouent parfaitement leur partition à savoir mettre le héros sur la bonne voie et lui permettre de réfléchir et d'avancer sur sa vie personnelle. Le marquis, Sbarazza, qui, ruiné, mange les restes des femmes dans les restaurants est l'un de ceux-là.

    J'ai déjà lu et moyennement aimé Le fleuve des brumes du même auteur avec le même commissaire. Or, encens et poussière me fait comprendre que j'ai sans doute raté un truc dans le précédent et pourquoi certains lecteurs sont fans du commissaire Soneri et de ses aventures.