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    2 décembre 2019

    Italie, policier

    Comme à mon habitude, je lis à rebours cette série des enquête de Soneri.
    Cette première enquête nous emmène sur le rives du Pô en pleine crue : un batelier est porté disparu, sa péniche s’est échouée loin de son point de départ. Encore plus étrange, son frère est décédé au matin, jeté d’une fenêtre d’un hôpital.
    Le commissaire Soneri se rend donc sur les berges du Pô et tente de faire parler les marins taiseux. Pas facile, dans ces conditions, de découvrir qui a tué le marin, et pourquoi.
    Encore une fois, j’ai aimé suivre Soneri loin du bruit et de la fureur et découvrir un monde particulier : celui des bateliers.

    L’enquête emmènera Soneri à se pencher sur les exactions de la Guerre commises entre partisans de la République de Salo et communistes.
    Comme le fleuve, le passé ressurgit parfois où on ne l’attend pas.

    L’image que je retiendrai :

    Celle d’Angela voulant faire l’amour partout sauf dans le lit de Soneri entre ses deux tables de nuit hideuse et sous une image de la Sainte Vierge.

    https://alexmotamots.fr/le-fleuve-des-brumes-valerio-varesi/


  • Conseillé par
    16 novembre 2017

    Autre titre sélectionné dans le cadre du Prix du meilleur polar des éditions Points. Initialement publié chez Agullo, une maison que j'aime beaucoup, ce polar m'a néanmoins laissé sur ma faim. Le rythme est lent, très lent, trop lent. On est plus dans du Simenon que dans du thriller haletant. Évidemment, le commissaire Soneri prend son temps, mais Simenon excelle dans l'art de portraiturer tous ses personnages, Valerio Varesi y parvient moins bien. Certes, l'ambiance est particulière : les pluies qui ne s'arrêtent pas et les paysages qui apparaissent comme dans un tableau de Turner, dans la brume. J'avoue aussi m'être un peu perdu dans la multitude des noms propres, entre ceux des protagonistes et ceux des pays et régions traversés. Et puis, le romancier répète pas mal les indices, les détails qui font avancer -lentement- son commissaire, c'est un peu agaçant.

    Voilà, je n'ai pas réussi à entrer dans ce polar à l'atmosphère très particulière, je m'y suis même ennuyé quelque peu. La longueur des chapitres, sans pause possible m'a gêné, oppressé, j'aurais aimé pouvoir y respirer plus aisément. Aurais-je l'honnêteté de dire que j'ai même passé des pages pour arriver au dénouement plus rapidement tant je ne parvenais pas à m'intéresser aux détails ? Ah, oui, je viens de le faire.

    Pas mon favori pour le Prix, vous l'aurez compris.


  • Conseillé par
    20 août 2017

    Italie, plaine du Pô. Le commissaire Soneri est appelé à l'hôpital où Decimo Tonna vient de se jeter par la fenêtre. Mais un rapide examen des lieux infirme le suicide. Le vieil homme a été défenestré. Le même jour, son frère Anteo est porté disparu, sa péniche échouée après avoir divagué des heures durant sur le fleuve en crue. Pour Soneri, il n'y a pas de coïncidence, quelqu'un en veut aux Tonna, qui n'ont pas pour seul point commun d'être frères, ils sont aussi vieux et solitaires et ont été des fascistes notoires. Doit-il chercher dans un lointain passé les motifs des crimes du présent ? Le long du Pô, dans le brouillard et le gel de l'automne italien, le commissaire se heurte au mutisme des habitants. Les vieilles rancunes entre chemises noires et communistes ne sont pas enterrées et les villageois ne sont pas prêts à partager leurs secrets avec un policier. Mais Soneri s'entête. Il écarte toutes les pistes pour se concentrer sur le passé. Le ventre lesté de parmesan et de jambon blanc, il patiente, observe, fouille, pour trouver un meurtrier qui sait se fondre dans les brumes du fleuve.


    Valerio Valesi nous fait découvrir l'Italie autrement, loin des splendeurs des villes d'art baignées de soleil. Ici, c'est le froid, la brume et l'humidité qui accompagnent son commissaire dans une région moins connue des touristes. Dans la vallée du Pô, les habitants sont des taiseux qui vivent au rythme du fleuve et de ses crues. Pendant la guerre, ces rives ont connu de violents affrontements entre résistants et partisans du Duce. Le temps a passé mais n'a effacé ni les rancunes ni les convictions. C'est donc hier que Soneri devra chercher les responsables des crimes d'aujourd'hui.
    Peu d'action, peu de mots, un rythme tout en lenteur mais une vraie atmosphère pour ce polar original qui sait prendre son temps et où le Pô est un personnage à part entière. Beau et mélancolique.